rocamadour, autrement
ROCAMADOUR
la cité médiévale accrochée à sa falaise
quasi suspendue dans les airs
Dès le passage du panneau retourné, c’est la cohue.
Les piétons, le sac décathlon sur le dos, le portefeuille que l’on s’emprunte de partenaire en partenaire, sous les cris de l’enfant qui en a marre de la chaleur, les voitures qui refusent de tourner à gauche pour rejoindre les parkings les plus accessibles, qui s’engagent dans la rue à 20 en pente raide, gorgée de touristes, pour atteindre le parking du bas — pour une raison qui reste floue, puis qui repartent, une heure plus tard, lorsque les escaliers vers le Sanctuaire ont été grimpés et que le·la petit·e a eu sa glace à la fraise.
Difficile de se tresser un chemin dans tout ce monde.
Et si je vous proposais de rencontrer Rocamadour, autrement ? Sans vous jeter directement sur la cité ni sans vous presser à la quitter.
Pour cela, arrêtez-vous devant l’arche d’entrée, et descendez l’escalier en direction du parking de la Vallée (si vous êtes déjà en bas, c’est encore mieux ; consultez les infos pratiques pour découvrir où il est plus simple de se garer).
Une fois le pont traversé, vous apercevez, sur votre gauche, un petit sentier grimpant en direction des falaises.
randonnée dans les gorges de l’alzou
Le prendre signifie une randonnée de 15 kilomètres sur les hauteurs de la vallée de la Dordogne, en plein coeur des gorges de l’Alzou — à l’ombre, où vous serez bercé·e par les chants de la rivière.
Si la rando et vous faites deux, passez votre chemin. Car cette escapade est à l’attention des bon·ne·s marcheurs·euses : elle nécessite de sacrés genoux, ou à défaut, une extrême volonté à pousser ses limites.
Notamment pour le premier tronçon de la randonnée.
Il s’agit d’une montée raide et caillouteuse. Mais pas d’inquiétude, elle se fait entièrement à l’ombre, et une fois derrière vous, vous atteignez un immense plateau. Les sentiers y sont alors plats, à l’ombre toujours, entourés de murets protégeant des enclos à brebis.
Suivez la direction du Moulin du Saut (comme le GR, en rouge et blanc).
Les sept premiers kilomètres ne font pas partie des plus intéressants : il s’agit globalement de chemins de terre. Mais une fois parcourus, vous arrivez devant un panneau en bois indiquant Rocamadour à gauche (et deux autres moulins). L’écriteau étant cassé, il vous manque la direction du Moulin du Saut : à droite.
Vous rejoignez très vite un petit parking, à partir duquel la direction est à nouveau précisée.
Vous descendez désormais en pleine forêt. Sur des chemins de falaises, avec quelques instants d’escalade, avant de vous rapprocher du lit de la rivière (à sec en août ; je vous invite à faire la randonnée au printemps, afin de pouvoir profiter de la rivière et des cascades).
Vous aurez le plaisir de découvrir trois moulins en ruines, dont le Moulin du Saut (le plus joli), sans être embêté·e par d’autres touristes : le nombre de personnes croisées se compte sur les doigts d’une seule main.
Cette seconde moitié de randonnée est un pur délice à parcourir. Prenez le temps.
En août, les sentiers sont bordés de fleurs sauvages qui accueillent des centaines de papillons qui viendront danser autour de vous.
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Un pont effondré : il se trouve dans la seconde moitié de la randonnée ; en août, vous pouvez traverser, sans risque, la rivière, en mai, sans doute plus compliqué.
Grimpette à la main : juste après le Moulin du Saut, afin de suivre le sentier, vous serez amené·e à agripper la roche de vos mains si vous ne souhaitez pas tomber en arrière (quatre enjambées maximum).
Plein soleil : le dernier quart de la randonnée s’effectue sur des chemins agricoles, en plein soleil ; pensez à prendre suffisamment d’eau avant de partir, afin de prévoir cette fin de ballade.
À l’approche des quinze kilomètres, vous revoyez enfin Rocamadour, sur les hauteurs, prête à vous accueillir. De là où vous êtes, elle semble si paisible.
visiter la cité en fin d’après-midi
En raison de la chaleur, la grande majorité des touristes (et camping-caristes) visitent Rocamadour le matin, midi, voire début d’après-midi.
Puisque vous rentrez de votre randonnée, et que vous méritez une sieste, je vous propose de découvrir la ville sur les coups de seize/dix-sept heures. Certes, il fait un peu plus chaud, mais par chance, la cité compte aujourd’hui plus de glaciers que de pèlerins, et ces premiers seront plus que ravis de vous servir une coupe (3€ la boule).
Si vous souhaitez entrer dans le sanctuaire, deux options se présentent à vous : vous pouvez prendre un ascenseur ou gravir les 216 marches du grand escalier.
Attention tout de même si vous songez à emmener votre chien ; nos amours étant interdits à l’intérieur du sanctuaire, vous serez forcé·e d’attacher le vôtre à l’extérieur (donc le·la faire grimper pour, finalement, devoir attendre en pleine canicule… bof).
Si comme moi, le sanctuaire ne vous motive pas plus que ça, vous êtes libres de vous perdre au détour des petites ruelles accrochées à la roche.
Sur la place principale, au coeur de la ville basse, vous aurez même, peut-être, le plaisir d’entendre une harpiste sortir son instrument.
Monter au château
Généralement, pour rejoindre le château de Rocamadour, perché sur son rocher, vous traversez le sanctuaire, afin de poursuivre votre ascension par le chemin de croix. Mais il vous est tout à fait possible d’atteindre les belvédères sans passer par le sanctuaire en lui-même.
Pour cela, je vous invite à suivre la promenade de la corniche. Vous pouvez y accéder depuis l’Hospitalet (avant d’emprunter la voie sainte), ou en tournant à droite, à l’arche d’entrée de la cité.
Cette promenade mène, au passage, à une boucle de 2h30 autour de Rocamadour (si jamais la randonnée du matin ne vous a pas suffi).
Si Rocamadour est une ville aujourd’hui assiégée par les vacanciers·ères, elle n’en reste pas moins incroyable. Elle se parcourt, je crois, une fois, puis une deuxième. En été, comme en hiver. Afin de réellement faire connaissance avec elle.
En tout cas, une chose est sûre, je n’en ai pas terminé avec elle.
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Possibilité de se garer au parking de la Forêt des Singes, juste à la sortie de Rocamadour.
Parking gratuit ouvert de 9h à 20h. Situé à environ 15 minutes du début de la randonnée.
Plus proche, pour les voitures seulement (limite de hauteur), vous avez le parking payant de la Vallée, en bas de Rocamadour (P5).
Connaître l'ensemble des tarifs et horaires des parkings de RocamadourSi vous souhaitez entrer dans le sanctuaire, pensez à prévoir de quoi vous couvrir.
Votre gourde est vide ? N'achetez pas de bouteille chez un·e commerçant·e (cela vous coûtera bien trop cher). Une fontaine d'eau potable (et extrêmement fraîche) est disponible sur la voie sainte.
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Dormir à Rocamadour même vous coûtera de l'argent : soit en réservant une place dans un des campings de la ville, soit en choisissant un forfait 24h dans l'un des parkings autorisés.
Si vous ne souhaitez pas trouer inutilement votre porte-monnaie, vous pouvez vous rendre sur l'aire de camping-cars d'Alvignac, à moins de 10kms de Rocamadour. Le terrain est très légèrement en pente, mais l'accès à l'eau potable y est gratuit !
Et à littéralement deux pas (remontez la route en direction du casino), vous trouverez un excellent food truck Addiction 46 (leur burger végé est une pépite).