prendre une pause
Cher.e toi,
J’avais besoin de prendre une pause – laisser tomber la plume et la sentir revenir chatouiller mes doigts.
J’avais besoin de prendre une pause – laisser aller les pensées sans avoir à essayer de les comprendre, de les appréhender, de les écrire.
J’avais besoin de prendre une pause – laisser le manque remplir mon cœur pour mieux te retrouver.
Cette nuit, je te retrouve.
Je me demande comment tu vas, comment tu te sens, ce que tu fais de tes journées, si tu résistes à l’ennui, ou si, au contraire, tu t’y plonges complètement.
Je me demande si la solitude te coince de plus en plus, si tu t’agaces de choses et d’autres sans trop savoir pourquoi, si tu t’énerves, si tu te plains, si pour toi aussi, quinze jours semblent être une éternité.
Et c’est pour ça que, cette nuit, je me permets de te retrouver.
Ici, le sapin est prêt à accueillir tes rires et tes éclats de joie enivrés.
Comme le salon, la chambre est décorée.
En fait, c’est toute la maison qui crie Noël, comme un appel à la fête, aux chocolats chauds, aux cadeaux et aux larmes de bonheur.
Ici, tout n’est que chaleur.
Et pourtant, j’ai le corps froid.
Me rejoindrais-tu au coin du feu ?
On calmerait nos peurs, nos angoisses et nos instants de tristesse sous une montagne de desserts, de paillettes et de lumières.
On laisserait passer la nuit sans penser à se coucher.
Et au rythme des verres vides et des mégots dans le cendrier, on prendrait une pause, tout en profitant de se retrouver.
Tendrement nocturne,
Tim.
Billet n°21
Nuit du 30 novembre au 1er décembre 2020