J’ai la nuit en silence – le calme précieux de mon impatience.

PENSÉES : “Ce soir, j’aime de travers, j’aime d’ennui.”

Et alors que se consume ma dernière cigarette, les larmes que je pleure sont de joie.

La nuit prochaine, je te retrouverai une dernière fois par l’écriture.

Se souvenir qu’il y a des muscles sur ce visage. Des façons de l’étirer, de le bouger, de le faire sourire.

Cette nuit, c’est à la belle que je pense.

Cette nuit, une petite lueur de sérénité.

Cette nuit ressemble à toutes les autres. Comme mes journées.

Mais j’ai l’impression d’avoir tout dit, tout parcouru, tout photographié.

Cette nuit, je vois le temps s’effriter.

Des fourmis s’agitent dans mes doigts.

Les feuilles prennent des années à tomber.
Les jours, une éternité à passer.

Écouter les bruits et apprécier le silence.
Fermer les yeux et profiter du noir complet.
Capter les vibrations et se sentir exister.

Cette nuit, la pluie glisse sur les vitres abimées de la véranda. Le vent souffle, aussi.

Désormais, la robe gueule de bois est au sol et, sur mon corps, restent les marques de son tissu velours.

La gueule de bois me colle au teint.

Enfin, le sentiment d’exister, et être plein.

Cette nuit, je te retrouve.

Une nuit d’hiver sur laquelle l’insomnie réveille l’énergie.

Les mêmes heures d’insomnie ; l’attente du matin.