fourmis
Des fourmis s’agitent dans mes doigts.
Le souffle sourd du poêle ; le cliquetis des braises sur la vitre.
Le verre s’assombrit et les cendres s’accumulent.
Des fourmis s’agitent dans mes doigts.
Les flammes orangé pâle ; les poussières grisâtres.
Le feu crache et les granulés cascadent.
Des fourmis s’agitent dans mes doigts.
Le parfum boisé du sapin ; les craquements des phalanges.
La tisane infuse et les chats ronronnent.
Des fourmis s’agitent dans mes doigts.
Les martèlements du cœur ; le bercement de la respiration.
Le dos craque et la chaleur plombe.
Des fourmis s’éternisent dans mes doigts.
Dans le calme, difficile de ne pas penser à toi.
Imaginer ta silhouette, puis ton sourire.
T’entendre, quelque part, à des kilomètres, rire.
Des fourmis s’épuisent dans mes doigts.
Elles s’immobilisent à mesure que le clavier imprime ma voix.
Elles viennent capturer mes orteils, comme pour me dire : « Tu ne te lèveras plus. »
Alors, écrire, écrire, en continu.
Mais lorsque les attestations tomberont, aucune fourmi ne m’arrêtera.
Je me lèverai, et ensemble on écrira.
À quelques centimètres l’un de l’autre, l’amour contrôlera nos doigts.
Et je n’aurai plus besoin de mots pour exprimer, chaque nuit, à quel point je pense à toi.
Tendrement nocturne,
Tim.
Billet n°27
Nuit du 6 au 7 décembre 2020