©TimothéeCueff

Des fourmis s’agitent dans mes doigts.
Le souffle sourd du poêle ; le cliquetis des braises sur la vitre.
Le verre s’assombrit et les cendres s’accumulent.

Des fourmis s’agitent dans mes doigts.
Les flammes orangé pâle ; les poussières grisâtres.
Le feu crache et les granulés cascadent.

Des fourmis s’agitent dans mes doigts.
Le parfum boisé du sapin ; les craquements des phalanges.
La tisane infuse et les chats ronronnent.

Des fourmis s’agitent dans mes doigts.
Les martèlements du cœur ; le bercement de la respiration.
Le dos craque et la chaleur plombe.

Des fourmis s’éternisent dans mes doigts.
Dans le calme, difficile de ne pas penser à toi.
Imaginer ta silhouette, puis ton sourire.
T’entendre, quelque part, à des kilomètres, rire.

Des fourmis s’épuisent dans mes doigts.
Elles s’immobilisent à mesure que le clavier imprime ma voix.
Elles viennent capturer mes orteils, comme pour me dire : « Tu ne te lèveras plus. »
Alors, écrire, écrire, en continu.

Mais lorsque les attestations tomberont, aucune fourmi ne m’arrêtera.
Je me lèverai, et ensemble on écrira.

À quelques centimètres l’un de l’autre, l’amour contrôlera nos doigts.
Et je n’aurai plus besoin de mots pour exprimer, chaque nuit, à quel point je pense à toi.

Tendrement nocturne,
Tim.


Billet n°27
Nuit du 6 au 7 décembre 2020

Derrière cet article se trouve Timothée Cueff, auteur et poète slameur aux envies d’aventures. Depuis 2023, il parcourt la France et l’Europe en quête de poésie, à bord de son van aménagé, irys.

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