©TimothéeCueff

Cette nuit, j’ai du mal à me connecter aux sons, aux parfums, aux choses, et à toi.

Je sens le monde au ralenti.

Les feuilles prennent des années à tomber.
Les jours, une éternité à passer.
Et ma cigarette, une infinité à se consumer.

Alors, je jette des miettes, des mots et des caractères afin de former des phrases.
Essayer de gagner en rythme ; se mettre en mouvement.

J’ai l’amour rapide, mais j’aime en suspend.

L’ennui se glisse entre les secondes.
Le temps s’allonge.
Et quelque part, dans les braises qui brillent, je m’épuise.

Déjà, le sommeil et l’envie de fermer les yeux.
Ne pas voir la nuit s’écouler pour ne pas couler avec elle.
Saisir l’autoroute – plus de rapidité – sans jamais chercher à la quitter.
Cocher une nouvelle journée du calendrier ; se mouvoir vers une sortie.

Bientôt, j’espère, le monde augmentera sa vitesse.
Ressentir les sons, les parfums et les choses bouger.
Me déplacer vers toi sans plus vouloir m’arrêter.

Cette nuit prochaine, on ne cessera de se dire qu’on s’aime.
Nos corps et nos voix quitteront l’immobilité.
Mais les émotions seront lentes, comme on apprécie la vie quand elle n’est pas contrainte d’être confinée.

À cette nuit prochaine,
Tim.


Billet n°26
Nuit du 5 au 6 décembre 2020

Derrière cet article se trouve Timothée Cueff, auteur et poète slameur aux envies d’aventures. Depuis 2023, il parcourt la France et l’Europe en quête de poésie, à bord de son van aménagé, irys.

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