©TimothéeCueff

La gueule de bois me colle au teint.
Elle est belle — extrêmement longue, peut-être même un peu trop, mais splendide.

C’est comme une robe – le genre qu’on aime retrouver qu’après une éternité sans l’avoir portée.
Chaque fois, elle est différente ; elle s’adapte à la consommation de la veille.
Vin rouge, je l’imagine de velours : lourde, épaisse, mais si douce au toucher. Elle me donne l’envie de m’étendre toute la journée. Avec la tête qui cogne et le corps qui s’enfonce dans le matelas.

Et puis, un peu partout autour de moi, les souvenirs de la soirée : la tache de vin sur la table, les quelques morceaux de chips sur le canapé, les paupières tombantes, la fatigue dans les yeux, le parfum de cigarette sur le pull de noël, les miettes de tabac sur la nappe, la gorge sèche, l’estomac gras, le besoin de s’écrouler en sachant très bien que je me réveillerai dans une, deux, trois heures, vif et plein d’énergie.

Aussi, si tu découvres deux billets ce soir, ne sois pas étonné.e.

La nuit est déjà là, certes, mais l’insomnie, elle, n’existe pas encore.

Tendrement nocturne,
Tim.


Billet n°23
Nuit du 2 au 3 décembre 2020

Derrière cet article se trouve Timothée Cueff, auteur et poète slameur aux envies d’aventures. Depuis 2023, il parcourt la France et l’Europe en quête de poésie, à bord de son van aménagé, irys.

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