©TimothéeCueff

Cette nuit, la pluie glisse sur les vitres abimées de la véranda.
Le vent souffle, aussi.
Et, quelque part, je me rends compte que j’ai davantage peur du bruit que du calme – les sons dans un silence total.

Cette nuit, alors que la pluie glisse et que le vent souffle, j’en fais le compte :

  • la brise qui traverse les fissures des fenêtres

  • les chats qui courent et s’énervent dans l’escalier

  • le grésillement de leur fontaine à eau, et celui du réfrigérateur

  • le murmure du poêle qui s’éteint

  • les craquements du vieux bois

  • les moteurs des voitures au-dehors

  • et le grincement de la porte de la véranda lorsque le vent se remet à souffler.

Cela fait quelques semaines que ces sons et moi, nous partageons le silence de la maison.
Quelques semaines qu’ils me bercent jusqu’au sommeil.
Quelques semaines qu’ils me réveillent en sursaut.
Et quelques semaines qu’ils m’accompagnent comme une douce mélodie sur laquelle je t’écris.

Cette nuit, la pluie glisse sur les vitres abimées de la véranda.
Le vent souffle, aussi.
Et, quelque part dans le silence, entre les bruits, derrière la pluie qui glisse et le vent qui souffle, j’entends les battements de mon cœur et les soupirs de ma respiration.

À la nuit prochaine,
Tim.


Billet n°24
Nuit du 3 au 4 décembre 2020

Derrière cet article se trouve Timothée Cueff, auteur et poète slameur aux envies d’aventures. Depuis 2023, il parcourt la France et l’Europe en quête de poésie, à bord de son van aménagé, irys.

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