je pense à toi
Ça se refroidit par chez moi. Je sens l’automne qui s’échappe pour laisser place à l’hiver. Le poêle reste davantage allumé, les plaids couvrent presque toujours mes pieds et les arbres de mon jardin seront bientôt nus de leurs feuilles.
Je me demande s’il neigera, ici. Le confinement durera-t-il jusque là ?
Je rêve déjà d’un Noël blanc, d’un grand sapin décoré près de la fenêtre, de guirlandes dans la cour et de lumières dans les rues. De fêtes, de cris et d’artifices dans les nuits.
Mais on n’y est pas, pas tout à fait. Combien de semaines, encore, à attendre ?
Bien sûr, je pense à toi.
Toi qui lis ce petit texte nocturne. Toi que j’aime tant. Toi que j’attends de retrouver, quelque part ailleurs qu’ici. Enfin, qui sait ? Ce sera peut-être toi qui viendras me voir lorsque tout ceci sera fini.
Un hiver de retrouvailles au coin du feu, ce serait bien non ?
J’ai des couvertures en supplément si besoin, et beaucoup de tendresse mise de côté.
Oui, ce soir, je pense à toi, à nous, aux jours de pluie et de neige passés à l’intérieur à jouer, à discuter, à danser, à boire, à rattraper le temps perdu. Sombrer dans l’ivresse du vin chaud et des chocolats fourrés. Se goinfrer de friandises et de joie de vivre. Faire comme avant.
Se raconter des histoires, aussi, pendant des heures. Se dire qu’enfin le plus difficile est derrière nous, et se confier nos résolutions pour l’année prochaine.
Construire des rêves comme on bâtirait une cabane d’oreillers. Se cacher sous les draps avec une bouteille et chuchoter comme des enfants qui ne le sont plus vraiment (mais encore bien assez).
Et puis Noël arriverait et on se retrouverait au pied du sapin.
On s’offrirait simplement de l’amour parce qu’en ce moment, c’est le seul cadeau qui compte. Je t’en offrirai plusieurs paquets, tu verras. Puis des rires, aussi, entre deux silences.
Je ne vois pas la lune ce soir, mais je pense à toi, à l’hiver qui vient et à la chaleur de nos retrouvailles qui nous fera oublier le froid.
Je ne vois pas la lune ce soir, mais peut-être que tu la vois, toi. Si c’est le cas, regarde-la pour moi.
Bientôt, on lèvera nos deux paires d’yeux pour l’admirer ensemble.
Je pense à toi, à nous, à l’hiver, à la lune, et j’ai si hâte.
Aux nuits prochaines,
Tim.
Billet n°6
Nuit du 11 au 12 novembre 2020