©TimothéeCueff

La nuit dernière, je songeais à toi, à nous et aux semaines de festivités que je voyais arriver.
Mais, cette nuit, il est difficile de croire aux retrouvailles, aux joies, aux embrassades ; difficile de croire que ça reviendra un jour, tout ça. C’est comme si c’était perdu quelque part, loin de nous, loin de tout : dans un lieu incontrôlable, une grotte à laquelle on n’a pas accès, un souterrain embourbé dans les décisions des grands et le désespoir des autres.
Ce soir, se dire qu’on se retrouvera, c’est un peu comme espérer rencontrer le père Noël au pied du sapin. Et c’est drôle parce que, pendant si longtemps, j’ai eu foi en cet espoir rouge et blanc, à ce soulèvement de tendresse qui émane de chacun.e, lorsque le temps se couvre de froid et qu’on reste chez soi.

Pour tout te dire, il m’est difficile de penser à toi.
J’y pense toujours, bien sûr. Mais il y a autre chose, ce soir.
Et toujours aucune lune dans le noir.
Simplement la lueur braisée de ma cigarette.
Et quelques souvenirs douloureux piégés dans les recoins de ma tête.

Cette nuit, c’est surtout à la solitude que je songe.
Ça réveille des angoisses, des trucs que j’espérais réglés après de multiples séances de psychologie.
Et puis, il y a de la tristesse, de la mélancolie, de l’anxiété, et de la peur, un peu, aussi.
Les pensées en vrac et les doigts qui tremblent.

Je crains les jours qui viennent et le temps qui se refroidit.
Alors, je me fais un chocolat muni d’une pointe de chantilly, et je garde mon cœur au chaud. Quelques larmes, également. Et sous le plaid, j’écris…

Tendrement nocturne,
Tim.


Billet n°7
Nuit du 12 au 13 novembre 2020

Derrière cet article se trouve Timothée Cueff, auteur et poète slameur aux envies d’aventures. Depuis 2023, il parcourt la France et l’Europe en quête de poésie, à bord de son van aménagé, irys.Démarquez-vous

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