©TimothéeCueff

Je m’excuse. Ce soir, t’écrire est au-dessus de mes forces.

J’ai gardé la télé allumée toute la journée, pour avoir un bruit de fond auquel m’accrocher.
J’ai vu et écouté des trucs stupides – souvent –, et d’autres plus intéressants (sans vraiment l’être).
Puis, je suis tombé dans ce que toute personne seule a tendance à faire : manger devant l’écran en enregistrant aucune donnée. Juste pour voir des gens, entendre des voix, en reconnaître certaines, et recevoir des semblants d’émotions humaines. Se connecter à quelque chose ou à quelqu’un.
Et espérer que la journée passe plus vite que la veille.

Ce soir, c’est la nuit qui tarde à se faire connaître.
La télé est toujours allumée ; j’écris sur les temps de publicités.

Il fait chaud et mes yeux fatiguent.
J’ai du mal à me concentrer.
Le poêle s’éteint et la déprime monte.
Je crois que la télé va rester allumée.

Cette nuit, il n’y aura ni silence, ni lune, ni pensée pour toi.
Je m’excuse. Mais ce soir, le temps est uniquement pour moi.

Tendrement noctambule,
Tim.


Billet n°8
Nuit du 13 au 14 novembre 2020

Derrière cet article se trouve Timothée Cueff, auteur et poète slameur aux envies d’aventures. Depuis 2023, il parcourt la France et l’Europe en quête de poésie, à bord de son van aménagé, irys.

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