©TimothéeCueff

Ce soir, y’a rien qui me vient.
J’ai beaucoup trop mangé, j’me sens sale et toujours aussi affamé.
Je crève la dalle de te retrouver.
J’ai une fringale de toi qui surcharge mes pensées.

Ce soir, y’a plus rien qui me vient.
J’ai un peu trop fumé, j’me sens crade et toujours pas calmé.
Je brûle de t’enlacer.
J’ai soif de cramer mes poumons dans la promesse d’un prochain baiser.

Ce soir, y’a vraiment rien qui me vient.
J’ai fait que de glander, j’me sens terne et toujours autant claqué.
Je m’épuise à exister.
J’ai la fatigue des insomnies sur mon cœur courbaturé.

Et cette nuit, rien ne viendra.
J’ferai que rester là, allongé dans un lit bien trop large pour moi.
J’me sentirai pas et toujours trop à la fois.
Je percerai le plafond du regard.
J’essaierai d’y coller quelques rêves, mais j’aurai que des cauchemars.

Et lorsque le soleil se lèvera, j’le verrai même pas.
Parce qu’en journée, j’garde les volets fermés. Ça m’aide à penser la lune sans avoir à la chercher.

Tendrement nocturne,
Tim.


Billet n°9
Nuit du 14 au 15 novembre 2020

Derrière cet article se trouve Timothée Cueff, auteur et poète slameur aux envies d’aventures. Depuis 2023, il parcourt la France et l’Europe en quête de poésie, à bord de son van aménagé, irys.

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