vrai-départ

Bon, ça fait longtemps.

Revenir après une longue période est toujours délicat. Difficile de savoir par où commencer, quoi écrire, ce qu’il ne faut pas oublier.

En général, vous me direz, c’est plus simple en partant du début. Alors, faisons ça.

Les soucis de santé : de novembre 2023 à juin 2024

Automne 2023. À quelques jours du grand départ sur les routes, j’écrivais cet article. À peine deux semaines plus tard, je publiais celui-ci. En l’espace d’une minute (littéralement), mes plans sont tombés à l’eau. Des jours et des mois de préparation qui se voient mis en pause. Jusqu’à quand ?

Les semaines passent. Les rendez-vous à l’hôpital s’enchaînent. Mon dossier est transféré de service en service en espérant que quelqu’un obtienne une réponse. Beaucoup pensent que le temps réglera le problème, que mon corps finira par guérir de lui-même. Après tout, si c’était quelque chose de grave, on aurait déjà trouvé.

Mais mon corps est bien décidé à ne pas coopérer.

En plus du déséquilibre qui m’empêche de marcher plus de dix minutes, de tenir debout plus de quinze, et me pousse à tourner en rond lorsque je cherche à faire du sur-place (oui, oui), ma vision se trouble. Sans raison. Puis, des maux de tête d’une douleur inimaginable surviennent.

Tout semble faire lien, le contraire serait étonnant, mais personne n’est capable de connecter un symptôme à un autre.

Alors, j’attends.

Il a fallu sept mois pour qu’enfin un pronostic expliquant tous les symptômes atteigne mes oreilles : selon ma podologue (et mon ostéo), mon bassin se serait déplacé. Tout simplement.

    • Point de départ : mon bassin se déplace suite à un choc, un coup, que sais-je ?

    • Conséquence n°1 : instabilité générale de mon corps.

    • Conséquence n°2 : petit cerveau panique.

    • Conséquence n°3 : petit cerveau demande à oreille interne de compenser (l’oreille interne est responsable de l’équilibre).

    • Conséquence n°4 : oreille interne compense tellement qu’elle chope une inflammation.

    • Conséquence n°5 : petit cerveau panique x2 (x1000 en réalité).

    • Conséquence n°6 : petit cerveau fatigue tellement à devoir gérer la névrite vestibulaire (inflammation du nerf de l’équilibre) et l’axe général de mon corps, qu’il aurait décidé d’abandonner le nerf optique au passage.

    • Conséquence n°7 : ma vision devient un peu floue.

    • Conséquence n°8 : petit cerveau entre en surchauffe parce que tout ça, ça commence à faire, et oh la la j’ai mal, donc allons-y avec les céphalées de tension accentuées par des migraines, h24, quasi 7j/7.

En somme : le corps est une machine compliquée, mais aussi très bête. Parce que, durant sept mois, je n’ai pas eu, une seule fois, mal au bassin.

Désormais, c’est tout autre chose.

Parce qu’une fois le diagnostic trouvé, mon petit corps a dû faire l’effort de supporter des semelles pour redresser mon bassin, et une séance d’ostéo pour réaxer le tout (enfin, presque, parce que petit corps ne voulait toujours pas coopérer à 100%).

Donc, me voici, neuf mois plus tard, avec des douleurs occasionnelles au bassin (parce que du coup, petit cerveau a enfin compris qu’il était sans doute plus intelligent d’infliger la douleur à l’endroit qui souffre), mais sans plus aucun vertige ni mal de tête.

Et qui dit tête soulagée, dit van redémarré !

irys prend la route : Aperçu d’une première semaine en van aménagé

S’il y a bien une chose qui m’a manqué durant ces huit derniers mois, c’est conduire.

Saint-Germain-de-Confolens. ©TimothéeCueff

Depuis une semaine, ma vie se concentre uniquement autour de ça, et je suis presque certain de ne jamais m’en lasser.

Certes, une semaine, c’est rien.
Mais déjà, je me découvre une routine, ponctuée de moments — de petits plaisirs — qui me font me dire “j’ai trouvé ma voie” : les douches froides en pleine nature, les instants de travail à l’ombre d’un arbre, le murmure de la rivière en contrebas, les petits chats qui s’amusent à courir autour du van, le silence des grillons à la tombée de la nuit, apprendre à Ty’Ruby à nager, reprendre la natation et la randonnée, découvrir de nouveaux lieux, de nouveaux paysages, ou tout simplement m’allonger dans l’herbe et écouter le temps chanter.

Sur la route, l’anxiété s’atténue.

Saint-Yrieix-la-Perche. ©TimothéeCueff

Face au monde, notamment depuis ces dernières semaines, la crainte et la colère font vibrer mes entrailles.

Pourtant, ici, dans ce petit coin tranquille du Limousin, sous la chaleur pesante de ce mois de juillet, le stress est plus simple : où trouver de l’eau potable, calcul du ratio ombre/soleil pour les panneaux, veiller à ce que les trois bébés ne crèvent pas de chaud… Le stress n’est ni plus ni moins important, il est simplement plus gérable.

Et une fois géré, le regard, enfin, peut se tourner.

J’espère qu’il vous sera possible de tourner le vôtre, cet été. Ne serait-ce le temps de quelques jours.
Pas besoin d’aller très loin. Parfois, il suffit de prendre cette autre rue, plutôt que celle que l’on traverse tous les jours.

Puis, voyager n’est jamais impossible : on voyage très bien — parfois plus, avec un bon livre, une bonne série, un bon film, ou une jolie plume.

Dans ma dernière, je vous emmène sur les traces des résistant·e·s du maquis de Lorris, en forêt d’Orléans.

Nouveau rythme, nouveau départ, nouveau site

Vous l’aurez sans doute remarqué, d’ailleurs : le site a (encore) changé.

À défaut de vous perdre en forêt, perdez-vous le long des pages, des mots. Du blog jusqu’à l’aménagement détaillé du van, en passant par la liste de mes romans, pour terminer, pourquoi pas, par l’espace boutique.

Si après ce voyage, vous souhaitez saupoudrer votre été d’écriture, la plateforme IRYS & VOUS est désormais disponible pour toustes — que vous soyez abonnée·e à la plume ou non.
Et ajoutons un “nouveau” par ici aussi, avec une petite réduction : pour toute nouvelle souscription, le premier mois est offert avec le code BIENVENUE.

Bien sûr, vous pouvez vous désabonner quand vous voulez. Soyez donc libre d’essayer !

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Derrière cet article se trouve Timothée Cueff, auteur et poète slameur aux envies d’aventures. Depuis 2023, il parcourt la France et l’Europe en quête de poésie, à bord de son van aménagé, irys.

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sur les fenêtres glissaient de frêles colliers d’eau