Les mitaines et le givre sur le bout des doigts. Les mains sur le volant.

La maison endormie s’éveille sous un soupir exaspéré.

Le lait grésille dans la casserole ; de petites bulles enneigées se forment à la surface.

Comme chaque année, tout le village s’était réuni sur la place de l’église.

Dans tes cheveux, tu sens l’épaisseur du monde et le goût du sel sous les eaux.

L’air est doux. Le murmure des pétales de neige ruisselle sur les vitres nettoyées la veille en prévision du grand jour – tendresse des Noëls couverts d’un manteau blanc.

La vieille platine qui craquelle au coin de la cheminée. Le buffet entamé, et la piste de danse sur laquelle personne n’ose danser.

C’est le glissement des larmes des nuages sur les vitres du salon, la douceur de ton pull en laine, et le bruissement des feuilles sur la terrasse.

Il y a ces moments, tout doux, où tu te sens pleinement exister.

Des colonnes de neige descendaient des arbres, sous l’avalanche de flocons tapissant le sol.

Tu jettes un coup d’œil à ton propre pull : noir, plat, aux mailles fatiguées d’exister.

Épicentre cacophonique. Espace gorgé de monde aux heures fatidiques.

Le parfum de sève remplit la salle d’attente du cabinet de médecins, comme il emplissait, au bout de la rue, le hall du PMU, et, encore une fois, le seuil de la petite boulangerie près de l’église.

Tes pieds nus s’enfoncent dans le sable gelé, sous l’air glacial des soirées d’hiver.

Corps qui se frôlent, se croisent, se bousculent sur fond de musique insupportable.

Déjà, l’obscurité enveloppe le square gelé, et le givre craquelle tes joues.

SÉRIE : Du 1er décembre au jour de Noël, je m’engage à publier, chaque soir, un texte de 100 à 300 mots. Comme un petit calendrier de l’avent d’écriture.

VANLIFE : Parfois, votre corps vous dit stop.

VANLIFE : Présentation et introduction d’irys, petit van aménagé de 6m2 !

VANLIFE : “Je me sens libre lorsque je peux crier, lorsque je peux m’échapper.” Ou l’aperçu de l’angoisse électrique précédant le grand départ.